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parlement(s) de paris et d'ailleurs (xiiie-xviiie s.) recherche menu principal aller au contenu biblio documents sur l’institution gilbert-de-l’isle le greffe le parquet nous connaître présentation séminaire de recherche sources rechercher : info-recherche , séminaire de recherche prochaine séance du séminaire « autour de d’aguesseau. magistrature et idées politiques au xviiie siècle » 4 juin 2018 isabelle brancourt laisser un commentaire vendredi 15 juin 2018 (à partir de 16h30), avec la présence du directeur de l’ihd, olivier descamps : isabelle brancourt : « année » d’aguesseau. quel « événement » ? pourquoi célébrer le 350 e anniversaire de la naissance du chancelier d’aguesseau à l’heure du numérique et du transhumanisme ? comment le célébrer ? (report de la communication programmée le 13 avril et supprimée en raison des grèves sncf); élina lemaire , maître de conférences en droit public à l’université de bourgogne : développement des principes fondamentaux de la monarchie française dans les dernières années du xviiie siècle ou testament politique de la grande robe. lieu : institut d’histoire du droit, centre sainte-barbe, 4 rue valette, 75005 paris, bâtiment c, 3 e étage, salle collinet. séminaire du groupe de travail « parlement(s) et cours souveraines » de l’ihrim-ens-lyon an ihrim-ens-lyon international seminar http://ihrim.ens-lyon.fr/recherche/groupes-de-travail/parlement-s-et-cours-souveraines-en-france-et-en-europe-sous-l-ancien-regime/ organisé par isabelle brancourt en partenariat avec le labex comod (université de lyon) et en association avec l’institut d’histoire du droit (paris ii-panthéon-assas) organised by isabelle brancourt (ihrim-cnrs) a partnership with labex comod (lyon university) and association with the legal history institute of paris ii university. isabelle brancourt agrégée d'histoire (1986), docteur de l'université de lille (1992), hdr (2005). professeur dans l'enseignement secondaire de 1982 à 1991; prag puis maître de conférences à l'université d'artois de 1992 à 2000 ; chargée de recherche au cnrs depuis 2000, aujourd'hui à l'ihpc (ens-lyon-cnrs). more posts séminaire de recherche « la grande robe parisienne et les arts à travers l’exemple de jean rené de longueil, président de maisons » : compte rendu d’une passionnante séance de séminaire 13 mars 2018 isabelle brancourt un commentaire présentation de béatrice vivien ce vendredi 9 mars 2018, la reprise du séminaire «parlement(s) et cours souveraines» s’est faite en beauté autour de l’une des figures les plus exemplaires de la haute magistrature du parlement de paris au xviiie siècle. grâce à béatrice vivien, historienne de l’art, docteur, et déléguée à la conservation et au patrimoine de maisons-laffitte, rien de jean rené de longueil (on disait aussi longueuil), dit le président de maisons (ou de longueil, dans de nombreuses sources et archives du parlement), de son patrimoine, de l’excellence de ses goûts, de ses collections et loisirs, ne nous échappe plus désormais 1 né le 14 juillet 1699, notre magistrat meurt de la petit vérole le 13 septembre 1731, à 32 ans. comme son jeune fils, rené prosper, meurt tout enfant en 1732, jean rené de longueil est le dernier du nom au parlement de paris : il représente pourtant, avec quelques rares autres familles comme les lamoignon, l’une des premières lignées de la robe parisienne, constamment présente en la cour depuis la fin du xive siècle 2 . depuis jean ii, mort en 1430 ou 31, il y avait eu un président de longueil au parlement presque à chaque génération, des conseillers de longueil dans toutes sortes de cours souveraines. au xviie siècle, rené de longueil (1596-1677), président à mortier, influent et respecté, fugitivement ministre à l’époque de la fronde, modéré, parfois médiateur « entre la cour et la cour » – entre le parlement et le roi – était devenu le premier marquis de maisons (1658). jean rené en était l’arrière-petit-fils, le fils de rené, jean 9ème du nom (né en 1625) et son petit-fils claude (né en 1668) étant morts, à bref intervalle, en 1705 et en 1715. jean rené est né à paris en l’hôtel dit de bragelogne 3 , aussi hôtel de cambacérès, actuellement au 21 rue de l’université. puis il habite l’hôtel de maisons (51 rue de l’université), du moins lorsqu’il n’est pas dans son château « des champs », à maisons. photo i. brancourt son père claude a inauguré une tradition de vie brillante, aisée, mondaine, cultivée : c’est claude en effet qui obtint les honneurs de la cour, réservés, sauf exception à titre personnel, à une noblesse qui pouvait justifier de ses titres dès avant 1400 4 . il est ami du duc de saint-simon, et tout aussi grand courtisan auprès de louis xiv, ayant – fait très rare – entrée libre à marly, car, à quelque trois lieues de là, claude de longueil réunit aussi – chez lui – « sa » cour, une société de goût, lettrée. sa 2ème épouse, marie madeleine roque de varengeville, tient un salon littéraire. il était entré en somme, comme de plein pied et avant la lettre, dans le temps des lumières. jean rené reçoit donc une éducation raffinée, qui plus est encyclopédique, et – autre fait rare dans ce milieu de la robe de la fin du règne de grand roi – très peu religieuse, si ce n’est impie. nous ne résistons pas à insérer ici le passage où le duc de saint-simon évoque le « scandale » – au moins l’étonnement – que devait alors représenter une telle attitude dans la société du temps, même si jean rené, ami très intime de philippe d’orléans, ne détonnait plus guère au temps de la régence : il n’est malheureusement que trop commun de trouver de ces prétendus esprits forts qui se piquent de n’avoir point de religion, et qui, séduits par leurs mœurs et par ce qu’ils croient le bel air du monde, laissent volontiers voir ce qu’ils tâchent de se persuader là-dessus, sans toutefois en pouvoir venir à bout avec eux-mêmes. mais il est bien rare d’en trouver qui n’aient point de religion, sans que, par leur état dans le monde, ils osent s’en parer. pour le prodige que je vais exposer, je doute qu’il n’ait jamais eu d’exemple, en même temps que je n’en puis douter par ce que mes enfants et ceux qui étoient auprès d’eux m’en ont appris, qui, dès leur première jeunesse […] ont vécu avec le fils de maisons dans la plus grande familiarité et dans l’amitié la plus intime, qui n’a fini [qu’]avec la vie de ce jeune magistrat. son père étoit sans aucune religion. veuf sans enfants (sic) fort jeune, il épousa la soeur aînée de la maréchale de villars, qui se trouva n’avoir pas plus de religion que lui. il eurent ce fils unique, pour lequel ils mirent tous leurs soins à chercher un homme d’esprit et de mise, qui joignit la connoissance du monde à une belle littérature, union bien rare, mais ce qu’il l’est encore plus, et dont le père et la mère firent également leur capital, un précepteur qui n’eût aucune religion, et qui, par principes, élevât avec soin leur fils à n’en point avoir. pour leur malheur, ils rencontrèrent ce phénix accompli dans ces trois parties, d’agréable compagnie, qui se faisoit désirer dans la bonne [société], sage, mesuré, savant de beaucoup d’esprit, très corrompu en secret, mais d’un extérieur sans reproche, et, sans pédanterie, réservé dans ses discours. pris sur le pied et pour le dessein d’ôter toute religion à son pupille, en gardant tous les dehors indispensables, il s’en acquitta avec tant de succès, qu’il le rendit sur la religion parfaitement semblable au père et à la mère, qui ne réussirent pas moins bien à en faire un homme du grand monde comme eux, et comme eux parfaitement décrassé des fatuités de la présidence, du langage de la robe, des airs aussi de petit-maître qui méprise son métier, auquel, avec du sens et beaucoup d’esprit, il s’adonna de façon à surpasser son père en tout, s’il eût vécu. il étoit unique, et le père et la mère et lui s’aimoient passionnément 5 . du marsais mais saint-simon ne dit nulle part que la veuve de jean rené de longueil, marie louise bauyn d’angervilliers,